France : la PPE, chemin de la transition énergétique

Actualisé le 07.01.2020

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Lycée
Sciences économiques et sociales

La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est une « feuille de route » établie pour les périodes 2019-2023 et 2024-2028. Elle fixe les grandes orientations énergétiques de la France et guide ainsi les choix des investisseurs publics et privés. Elle est harmonisée avec la « Stratégie nationale bas carbone ». Ces deux textes d’orientation doivent permettre de tenir les objectifs de l’accord de Paris et atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Publiée fin 2018 par le gouvernement, elle doit encore faire l’objet de discussions. Voici les grands axes de la PPE.

Eolienne, panneaux solaires et centrale nucléaire

1) Réduire les consommations d’énergie

  • L’objectif en 2050 est de réduire la consommation finale d’énergie par 2 (-50 %).
  • La PPE fixe deux paliers : -7 % en 2023, -14 % en 2028.
  • Deux moyens : améliorer les technologies (pour une meilleure ) et encourager des comportements citoyens plus « vertueux ».
  • Deux secteurs prioritaires : transports et habitat.
  • Moyens : encouragement à de nouvelles formes de mobilité (co-voiturage, transports en commun), électrification des véhicules, 2,5 millions de logements rénovés d’ici 2028.
  • Les baisses diffèrent selon les vecteurs d’énergie : les produits pétroliers décroissent significativement, le gaz aussi dans une moindre mesure, la consommation finale d’ est relativement stable (donc croissante en proportion). Les thermiques (ENRt), le bois essentiellement, progressent. Le charbon devient résiduel. Voir le graphique (l’épaisseur des couches superposées indique la quantité consommée).

2) Sortir des énergies fossiles

  • « En 30 ans, nous devons passer d'une France où 75 % de l'énergie consommée est d'origine fossile, à une France où, en 2050, la production et la consommation d'énergie seront totalement décarbonées », selon le Président français Emmanuel Macron.
  • La PPE fixe deux paliers : -20 % de fossiles (produits pétroliers, gaz naturel, charbon) en 2023 et -35 % en 2028 (comparé à 2012).
  • Charbon : arrêt des 4 centrales thermiques restantes d’ici 2022.
  • Principaux secteurs : mobilité et habitat.
  • Moyens : maintien de la courbe de hausse de la « taxe carbone » (prix de la tonne de CO2) qui détermine notamment la fiscalité des carburants. Mais des mécanismes sont prévus pour limiter les prix à la pompe si le cours du pétrole s’envole. Développement des biocarburants, primes à la conversion des automobiles, remplacement des chaudières au fioul, 1,2 million de voitures électriques en 2023 avec 100 000 bornes publiques de recharge. L’Assemblée nationale a voté l’interdiction des voitures à moteur thermique d’ici 2040.

3) Développer les énergies renouvelables

  • À l’horizon 2030, la production du parc éolien terrestre sera triplée (8 000 mâts fin 2018, sans doute près de 15000 en 2028).
  • La production solaire photovoltaïque sera multipliée par cinq, surtout grâce aux parcs (parcs au sol, grandes toitures, parcs flottants).
  • Quatre nouveaux appels d’offres pour l’éolien en mer seront lancés d’ici 2023.
  • Le gouvernement fixe pour les énergies renouvelables un principe de rentabilité et soutiendra « les plus compétitives ».
  • Gaz renouvelable. L’objectif de porter à 10 % la part du gaz vert dans la consommation de gaz naturel en 2030 est maintenu. Mais le gouvernement fixera des contraintes de coûts de production. Aujourd’hui, ces coûts sont environ quatre fois supérieurs à ceux du gaz naturel.

 

4) Ne pas renoncer au nucléaire

  • La réduction du nucléaire à 50 % du est confirmée mais d’ici 2035, et non pas 2025 comme prévu initialement.
  • « Réduire la part du nucléaire, ce n'est pas pour autant renoncer au nucléaire », a déclaré Emmanuel Macron qui qualifie le nucléaire d’« énergie fiable, décarbonée et à bas coût ».
  • Les 2 réacteurs de la centrale de Fessenheim sont arrêtés au premier semestre 2020
  • 2 ou 4 autres parmi les plus anciens seront arrêtés avant 2030.
  • Au total, 14 réacteurs seront arrêtés d’ici 2035.
  • Après l’ouverture de l’EPR de Flamanville, la décision du lancement de nouveaux réacteurs sera prise à la mi-2021
  • EDF est appelé à travailler à l'élaboration d'un « programme de nouveau nucléaire »

 

 

5) Développer la chaleur renouvelable

  • La renouvelable peut être produite par la (bois, déchets), la , les pompes à chaleur, le solaire thermique. Elle peut être distribuée localement, à une usine ou une maison, ou par réseaux de chaleur au niveau d’un éco-parc industriel, d’un quartier ou d’une ville.
  • La PPE veut augmenter d’ici 2028 de 40 % (hypothèse basse) à 60 % (hypothèse haute) la production de chaleur renouvelable par rapport à 2016.
  • Moyens : renforcement du « Fonds chaleur », obligation dès 2020 d’un taux minimum de chaleur renouvelable dans tous les bâtiments, doublement de la production des pompes à chaleur aérothermiques et géothermiques, développement des réseaux de chaleur.

 

 

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