1. Les réseaux de transport de l’électricité en 15 images
En se développant sans cesse depuis les années 1890, en s’interconnectant, en devenant de plus en plus « intelligents », les réseaux électriques ont été au cœur de la civilisation industrielle.
2. Un équilibre seconde par seconde
Production et consommation d’ doivent s’équilibrer en permanence. Cela suppose un pilotage 24 heures sur 24 pour gérer les flux, nationaux et internationaux. Ici, le contrôleur du réseau de transport français RTE (dans le centre national de Saint-Denis, au nord de Paris), a littéralement le doigt sur la commande pour ouvrir ou fermer telle ou telle liaison.
3. Les interconnexions européennes
L’Europe souhaite que chaque État membre ait la capacité de transférer au moins 10 % de l'électricité produite par ses centrales vers les pays voisins. Pour évacuer par exemple l’électricité quelquefois produite en excès dans les parcs éoliens espagnols… Inaugurée en 2015, une grande liaison souterraine de 64,5 km a permis de doubler le niveau d’interconnexion entre la France et l’Espagne, sous les Pyrénées.
4. Des coopérations de longue date
La première liaison électrique entre la France et l’Angleterre remonte à 1961. En 1981, une nouvelle ligne sous-marine la remplace, alimentée en courant continu en raison de la longue distance (96 km). Elle permet à la France d’exporter de l’électricité. Sur la photo, la station des “Mandarins”, à Bonningues-les-Calais, qui adapte le courant pour la traversée.
5. La pose des câbles sous-marins
Le transport de l’électricité s’effectue très souvent sous la mer. Des bateaux spécialement équipés pour dérouler les immenses bobines de câbles, des robots sous-marins qui creusent des tranchées sur le fond, des “matelas” de béton articulés pour protéger les conduits : la technologie s’améliore pour assurer la pose jusqu’à 2 000 mètres de fond. Ici, la mise à l’eau d’un câble entre Quiberon et Belle-Ile, sur la côte française.
6. Les « autoroutes de l’énergie »
Les réseaux de Très Haute Tension (400 000 volts, ou 400 kV) acheminent de grandes quantités d’énergie sur de longues distances avec de faibles pertes. Les réseaux régionaux alimentent les réseaux de distribution publique et les gros clients industriels en 225 , 90 et 63 kV. Les réseaux de distribution (20 000 à 400 V) desservent les petites entreprises et les consommateurs individuels. Ici le site du Chesnoy, un des maillons essentiels du réseau 400 kV français.
7. Les longues liaisons chinoises
La Chine (photo) a une difficulté spécifique : près de 80 % des ressources en électricité proviennent de l'ouest du pays, alors que ce sont les zones littorales du sud-est qui sont les plus consommatrices. Les lignes à haute tension doivent être en courant continu, car l’alternatif est peu efficace au-delà de 500 km. Le même cas se retrouve au Canada quand il s’agit de transporter sur 1 480 km l'électricité des barrages géants de la Baie James vers les villes du Québec et du nord des États-Unis.
8. À la sortie des centrales de production
L’électricité produite par les unités de production (charbon, gaz, nucléaire, ) doit être élevée à une tension de 400 000 volts pour accéder au réseau de transport. Elle transite alors par un poste de transformation. De même, à l’arrivée, sa tension est abaissée par paliers pour être livrée aux différents consommateurs. Ici le poste de transformation de la centrale à gaz de Blénod, dans l’est de la France.
9. Intégrer les énergies renouvelables
Le développement des parcs éoliens ou solaires dans des zones qui ne sont pas nécessairement proches des lieux de consommation conduit à réorganiser les réseaux de collecte et de transport de l’électricité. Sur la photo, l’immense parc éolien de San Gorgonio Pass, l’un des trois plus grands de Californie. En Allemagne, l’électricité des éoliennes de la mer Baltique doit être acheminée vers le sud industriel du pays.
10. Combiner les sources d’électricité
Sur la photo, le parc photovoltaïque de Bollène, dans le sud-est de la France, avec en arrière-plan la du Tricastin. Le nucléaire fournit une électricité de base, très régulière, assez peu flexible, tandis que le solaire fournit une énergie intermittente et difficilement prévisible. Le métier de l’opérateur de transport consiste à collecter les diverses sources sur tout le territoire et assurer leur équilibre général.
11. Des interventions acrobatiques
Sur Installer et réparer les lignes à haute tension nécessitent des personnels qualifiés avec des équipements sophistiqués. Ils interviennent dans les zones géographiques les plus diverses, par tous les temps et sous toutes les latitudes. Sur la photo, des ouvriers installent en janvier 2015 une ligne à haute tension dans la région de Kuala Lumpur, en Malaisie.
12. Les aléas climatiques
Au niveau mondial, les dommages assurés pour les événements climatiques sévères ont augmenté de 9 % entre 1990 et 2014. L’évolution inquiète particulièrement dans une période de . Les lignes électriques sont très exposées. Sur la photo, des ouvriers relèvent des poteaux fauchés comme un champ de blé sous la bourrasque, à Wenling, dans la province chinoise de Zhejiang.
13. Le soutien des hélicoptères
Les hélicoptères sont depuis des décennies un outil indispensable dans la maintenance des réseaux électriques, aussi bien dans les zones difficiles d’accès qu’après les intempéries. Ici, un appareil intervient dans la région de Reims, en Champagne, au lendemain de la « tempête du siècle » qui balaya la France le 26 décembre 1999.
14. L’extrême sensibilité des riverains
Construire une ligne à haute tension est, dans les pays développés, une course d’obstacles. Non pas techniques, mais sociaux : le refus de « pollution visuelle », la crainte de l’effet des ondes électromagnétiques, le refus de grosses centrales de production notamment nucléaires, poussent souvent les manifestants dans la rue. L’enfouissement des lignes est possible, mais a un coût élevé. L’idée d’une ligne aérienne à travers les Pyrénées fut vivement combattue (photo) .
15. Les impacts environnementaux
Les bandes de terrain sous les lignes à haute tension constituent souvent une réserve naturelle, étroite mais efficace, pour les espèces végétales et animales. En hauteur, plusieurs espèces d’oiseaux à grande envergure comme les rapaces peuvent entrer en collision avec les lignes électriques. Des balises sont quelquefois installées pour les alerter, comme d’autres, lumineuses, sont destinées aux avions de ligne…