Copenhague : la capitale verte de l'Europe
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Copenhague est l’une des métropoles mondiales les plus ambitieuses en matière de réduction des gaz à . La ville s’est attelée à tous les secteurs : habitat, production d’ , transports et gestion des déchets. Elle a obtenu des résultats spectaculaires : ses émissions de ont baissé de 80 % entre 2009 et 2022.
© Thinkstock - Copenhague ambitionne de devenir neutre en carbone. Ici le parc de Middelgrunden, à quelques encablures de la capitale danoise.
Le chauffage urbain et la climatisation centralisée
L’outil le plus efficace pour Copenhague concerne l’habitat. Copenhague possède en effet le réseau de chauffage urbain le plus efficace au monde, qui couvre 98 % des besoins des habitants. La ville est certes avantagée par sa petite taille (600 000 habitants) mais elle a eu le mérite d’avoir engagé l’installation de conduites souterraines depuis 1979, sous l’impulsion du gouvernement danois désireux de réduire ses importations de pétrole. Ce réseau utilise la résiduelle des installations d’ de déchets et de production d’ . Habituellement rejetée dans la nature, cette chaleur est distribuée dans les maisons de la ville.
En même temps, Copenhague a été précurseur dans la construction d’un réseau de climatisation centralisé qui tire parti des eaux froides du port de la ville. Cela permet notamment de refroidir ses serveurs informatiques. Le couplage des deux réseaux - chaud et froid – a assuré une grande efficacité.
La production d’électricité
Plus de la moitié de l’électricité de Copenhague provient encore de combustibles fossiles, en particulier charbon et gaz. Un des axes essentiels du plan de 2009 consiste donc à adapter les centrales électriques existantes pour qu’elles utilisent des sources renouvelables, du , de la (principalement du bois et de la paille).
Le plan prévoit aussi d’installer une centaine d’éoliennes autour de la ville. Elles l’alimenteront mais, quand le vent soufflera fort, l’électricité ira sur le réseau national. Le Danemark est le pays qui accueille la plus forte éolienne installée par habitant dans le monde. Symbole de cet essor : le parc éolien de Middelgrunden, avec ses 20 turbines qui dessinent à 2 km au large de Copenhague un arc visible depuis une grande partie de la ville et produit 3 % des besoins de la capitale.
Transports en commun et autoroutes cyclables
Beaucoup est fait à Copenhague pour limiter l’utilisation de la voiture. Le tissu urbain est fondé sur un plan à 5 doigts (« Fingerplan ») qui s’articule autour des lignes de transport en commun. Ce réseau est renforcé régulièrement depuis 2000 et trois lignes de métro sont actuellement en construction.
Au fil des années, les pistes cyclables se sont développées pour encourager l’utilisation du vélo. Au total, Copenhague compte plus de 400 km de pistes, dont des autoroutes cyclables (cykelsuperstier) qui permettent aux habitants les plus éloignés d’atteindre le centre-ville très rapidement. Aujourd’hui, malgré le froid hivernal, le vélo représente 40 % des déplacements à Copenhague, et 60 % des habitants possèdent un vélo.
Le traitement des déchets et le stockage du CO₂
L’économie circulaire est mise en avant. Grâce à de nombreuses déchetteries, Copenhague recycle 90 % de ses déchets. Des objectifs ambitieux ont été fixés pour valoriser les déchets organiques des ménages et pour développer la collecte des déchets d’équipements électriques et électroniques.
En outre, le Danemark mise sur le stockage du CO₂ pour réduire ses émissions. Plusieurs grands projets d’enfouissement (Bifrost, Greensand, etc.) en mer du Nord ont été engagés.
Copenhague se distingue comme un modèle de ville durable grâce à sa réduction significative des émissions de , à la promotion de l’usage du vélo, à son système de chauffage urbain neutre en carbone, à l’éducation précoce à l’environnement et à son engagement collectif en faveur de la transition écologique. Cette ville inspire d’autres cités à suivre ses pas pour un avenir plus respectueux de la planète !