Afrique et énergie : étude de cas de quatre pays
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© Thinkstock - Avec une démographie en plein essor et une croissante économique notable, l'Afrique est souvent considérée comme "le continent de demain".
L'Afrique comptera près de 2,5 milliards d’habitants en 2050, contre 1,2 milliard en 2016. Un citoyen du monde sur quatre sera alors africain. Le continent connaît encore de graves difficultés en matière de malnutrition, d’éducation et de santé, mais beaucoup des 54 pays continuent de connaître une forte croissance. Ces deux facteurs font que l’Afrique va presque doubler sa consommation d’énergie d’ici 2035. Un défi, mais aussi une chance d’en faire « le continent de demain ». Voici l’étude de quatre cas ayant chacun une forte spécificité : l’Égypte (Afrique du Nord), l’Afrique du Sud (Afrique australe), le Kenya (Afrique de l’Est), le Nigeria (Afrique de l’Ouest).
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Égypte : la promesse de Zohr…
Malgré les soubresauts politiques qui l’ont agitée depuis le début du siècle, l’Égypte a toujours connu une croissance économique nette, de 5 % par an avant 2011, plus faible mais jamais inférieure à 2 % après la chute du président Moubarak. Depuis la prise de pouvoir par le maréchal Sissi, elle est revenue autour de 4 % par an et la banque mondiale prévoit une hausse jusqu’à 6 % annuel à partir de 20171. Cela malgré le ralentissement marqué de l’activité du tourisme.
L’Afrique du Sud : sortir de l’emprise du charbon
Après quelques années de croissance ralentie, l’Afrique du Sud est, selon le Fonds monétaire international (FMI), redevenue en août 2016 la première économie du continent, devant le Nigéria, trois fois plus peuplé qu’elle. Le pays présente de bonnes performances : sa démographie est maintenant contrôlée, son taux de scolarisation est le meilleur de l’Afrique sub-saharienne, son attractivité des investissements étrangers est la meilleure du continent, l’accès à l’électricité de sa population est selon les statistiques assuré à 85 %1.
Le Kenya mise sur la géothermie et le renouvelable
Pays carrefour de l’Afrique de l’Est, le Kenya a fortement développé le secteur des services, accomplissant notamment des progrès spectaculaires dans l’utilisation du numérique et de la téléphonie. Si plus d’un tiers de ses 46 millions d’habitants vit encore sous le seuil de pauvreté, une classe moyenne a émergé au cours des dernières années. Elle contribue largement à la grande consommation intérieure qui assure les trois quarts de la croissance du PIB1.