Les gazoducs entre l’Europe, la Russie et le Caucase
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La Russie est le principal fournisseur de l’Europe en gaz naturel : elle a assuré en 2021 environ 45 % des importations européennes. Viennent ensuite la Norvège (24 %), l’Algérie (11 %) puis le Royaume-Uni, les Etats-Unis, et le Qatar. L’Europe cherche depuis la fin 2020 à accroitre les importations de l’Azerbaïdjan sur la mer Caspienne. Le gaz arrive essentiellement par gazoducs, même si les livraisons par méthaniers (gaz naturel liquéfié) augmentent. Comment est organisé ce réseau de pipelines ?
Les gazoducs entre l’Europe, la Russie et le Caucase
GAZODUC
TAP (TRANS ADRIATIC PIPELINE)Capacité : 10 Gm 3 /an,
doublée ensuite
Longueur : 880 km
Origine du gaz : Azerbaïjan
Trajet (à partir de la Turquie) : Bulgarie - Grèce - Albanie - mer Adriatique - Italie
Il complète le corridor gazier sud-européen en arrivant, sous la mer Adriatique, dans le sud de l’Italie.
puis sélectionnez ensuite un tracé :
Pipeline ; BP ; Natural Gas Europe ; Nord Stream ; South
Stream Transport 5ème Gauche pour planete-energies.com
République Tchèque - Allemagne/Bénélux/France et Autriche - Italie/Slovénie/Croatie
Pipeline ; BP ; Natural Gaz Europe ; Nord Stream ; South
Stream Transport 5ème Gauche pour planete-energies.com
Au nord
Brotherhood. Du temps de l’Union soviétique, 80 % du gaz russe transitait par le Brotherhood (complété par Soyouz), qui traverse l’Ukraine. Après l’implosion de l’URSS (1991), cette liaison a perduré mais les tensions Ukraine-Russie à répétition ont conduit à chercher des alternatives, tant par le nord que par le sud.
Yamal. Situé plus au nord, Yamal (4 000 km) traverse la Biélorussie et la Pologne. Il est monté progressivement en jusqu’en 2006.
Nord Stream. A partir de 2005, la Russie et l’Allemagne ont engagé la construction d’un gazoduc reliant directement les deux pays en passant sous la mer Baltique et donc en contournant les axes Biélorussie, Ukraine, Pologne. Nord Stream 1 (1 230 km) a été inauguré en 2011. Un deuxième pipeline doublant le premier, Nord Stream 2, est terminé mais sa mise en service a été suspendue début 2022 en raison de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Au sud
Blue Stream – Depuis 2003, le gazoduc Blue Stream (1 213 km, dont 400 km sous la mer Noire), alimente la Turquie. La Russie a envisagé de donner plus d'ampleur à la voie sous la mer Noire avec South Stream, destiné à aller jusqu’au cœur de l’Europe. Mais elle y a renoncé fin 2014. Il s’agissait du pendant de Nord Stream, contournant l’Ukraine.
Turk Stream – La Russie s’est repliée sur un projet plus modeste. En janvier 2020 elle a inauguré Turk Stream, à charge pour les pays européens d’aller chercher le gaz à la frontière entre la Turquie et la Grèce.
Vers la mer Caspienne
Nabucco – L’Union européenne a pendant quelque temps envisagé l’idée d’un grand pipeline qui serait allé chercher le gaz des pays producteurs autour de la mer Caspienne, voire de l'Iran. Initié en 2002 pour desserrer la dépendance au gaz russe, sa réalisation est pour l’instant enlisée. S’y est substitué le corridor gazier sud-européen, constitué de trois gazoducs complémentaires.
SCP (South Caucasus Pipeline) – Long de 692 km, il relie l’Azerbaïdjan à la Turquie en passant par la Géorgie.
TANAP (Trans-Anatolian Natural Gas Pipeline). Il assure à travers le territoire turc le passage du gaz venu de la mer Caspienne vers l’Europe.
TAP (Trans Adriatic Pipeline) – Ouvert fin 2020, long de 878 kilomètres, il complète le corridor sud-européen en traversant la Bulgarie, la Grèce, l'Albanie et la mer Adriatique avant d’arriver dans le sud de l’Italie. L’Azerbaïdjan a commencé fin 2021 à y envoyer du gaz vers l’Europe.