L'exploration, un processus en plusieurs étapes

Actualisé le 08.12.2023

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L’exploration des gisements d’hydrocarbures est un processus long, complexe, lourd en investissements, qui exige des équipes de spécialistes multidisciplinaires : géologues, ingénieurs, techniciens, mais aussi économistes et conseillers en négociations internationales.

Illustration d'un processus d'exploration

Lancement par la procédure d’appel d’offres

Tout commence en général par un appel d’offres international, lancé par l’Etat d’un pays qui souhaitera valoriser au mieux les richesses de son sous-sol, donc de sélectionner les compagnies pétrolières qui lui présenteront les meilleures conditions.

La compagnie retenue – seule ou en groupe avec d’autres – disposera d’une licence d’exploration, qu’elle utilisera dans les années suivantes ou qu’elle revendra ou échangera dans une sorte de marché mondial. 

La première phase de l’exploration du « prospect », c’est-à-dire le gisement potentiel, consiste en une sorte d’échographie du sous-sol : des ondes sismiques générées par des camions vibreurs ou des « canons à air » en zone maritime sont envoyées vers le sous-sol. Réfléchies successivement et à des vitesses différentes selon les couches rocheuses qu’elles traversent, ces ondes sont analysées et permettent de reconstituer des images, en 2D ou en 3D. Cette technique, la «   », a évolué vers toujours plus de précision grâce aux immenses progrès de l’informatique.

Toutefois, l'imagerie sismique n’est jamais fiable à 100 %. Les données recueillies seront complétées par les études disponibles sur la géologie de la région et les enseignements des forages proches. Toutes ces données visent à réduire les incertitudes sur la réalité du « prospect », mais il n’empêche que la décision de poursuivre l’exploration par un est toujours délicate.

Un coût assuré par les compagnies

Un forage d'exploration coûte au minimum 3 à 4 millions d'euros à terre (dix fois plus environ en mer) et le taux moyen de réussite est estimé à 1 sur 3. Les investissements sont assurés à 100 % par les compagnies : si le forage aboutit à la découverte d'hydrocarbures exploitables, la production remboursera l’investissement, mais s’il ne révèle finalement aucune réserve exploitable, la compagnie perdra l'argent engagé.

C’est pourquoi, à ce stade, les économistes entrent en jeu, pour calculer la valeur du gisement potentiel en intégrant des données comme les cours du pétrole ou les conditions fiscales dans le pays concerné. Si cette simulation est négative, le prospect ne sera pas foré.

Les forages d’exploration et d’appréciation

Vient ensuite le forage d’exploration qui consiste à percer le sous-sol avec un trépan et d’y introduire des tiges vissées les unes aux autres.  En utilisant une très spécifique, on peut faire remonter des débris de roches et des échantillons d’hydrocarbures, qui confirmeront ou non la découverte du gisement et fourniront des indications supplémentaires sur la possible exploitation des réservoirs. Durant le forage, on affine l’étude des réservoirs par une série de mesures sur la des roches, les fluides souterrains et même la naturelle de la roche.

Plusieurs forages d’appréciation sont généralement effectués sur un même site pour bien délimiter l’espace occupé par le gisement et vérifier ses caractéristiques et le meilleur emplacement pour les futurs puits de production.

Toutes ces étapes sont essentielles pour apprécier l’exploitabilité du gisement et calculer sa rentabilité.

 

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